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Au Sommet du Chateau d'Eau
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Au Sommet du Chateau d'Eau
20 octobre 2007

Je Vois Des Oiseaux Flotter Dans Mon Café

Ma tête. Pourquoi est-ce qu'ils me brûlent?
Ils sont quatre, chacun sur un mur de la piéce. Le premier est vieux et parle très fort. Son babillage est incompréhensible. Le second est mort et ses dents de squelette claquent sans cesse. La troisiéme ouvre et ferme la bouche, et de temps à autres crie, un cri aigu et inaudible. Le dernier rebondit de chaque coin du mur en parlant italien.
Je sais que tous m'en veulent, pour quelque chose que je n'ai pas encore fait. Mais ils savent. C'est écrit. J'ai tué leurs péres, leurs enfants, et mangé leurs os. Le squelette lit dans ma pensée et tend vers moi un tibia lourd de menaces. La femme est maintenant à l'envers et marche au plafond. Je vois des milliers de bébés à sa place sur le mur. Ils hurlent à tour de rôle. Le vieux parle fort et les avale dés qu'ils ont fini de hurler. Sa panse grossit à vue d'oeil.
L'homme Italien bondit désormais d'un mur à l'autre, laissant derrière lui une trainée de fumée, qui ne manque pas de faire tousser les bébés et le squelette. La femme au plafond est en train de s'attaquer au plâtre avec ses grandes mains décharnées. Les bébés disparaissent les uns après les autres. Le vieux devient énorme et parle de plus en plus fort. Son ventre est déformé par des dizaines de petits bras et de petites têtes.
Je suis assis, au milieu du sol, en tailleur. Ils n'osent pas encore descendre à mon niveau. mais lorsqu'ils arriveront, que suis-je supposé faire? Je sais très bien qu'ils n'attendent qu'un moment de faiblesse de ma part, et je ne céderai pas. Des fois mes yeux se ferment doucement et je somnole, mais leurs cris de joie me raménent à la réalité. Il n'y à plus de porte, plus de fenêtres. Le squelette les garde jalousement à l'intérieur de sa cage thoracique. Ils m'en veulent. Et ils veulent aussi me faire souffrir.
La femme piétine rageusement au plafond, et je m'aperçois qu'elle à ouvert une conduite d'eau. Qui coule sur le crâne du squelette, qui se met doucement à regarder vers la source de cette agitation.
Peut être, oui. Peut être que c'est ma chance. Ils vont s'entre dévorer, et je n'aurai qu'à ramasser une porte où une fenêtre parmi les restes de la bataille. Le vieux n'a aucune chance, mais il est devenu suffisament massif pour résister. Le squelette est friable, et la femme est en position d'infériorité, au milieu de tout.
Je me demande quel rôle va jouer ce curieux personnage bondissant. Mes yeux se ferment. Se rouvrent.
Le squelette commence à grimper vers le plafond, étirant un os après l'autre. Le vieux s'intéresse à l'action. Il grimpe lentement en avalant encore plus de ces bébés. Les hurlements sont maintenant étouffés par plusieurs couches organiques, et les premiers nés doivent commencer à se dissoudre dans l'estomac du grabataire. Et l'homme rebondit. Jusqu'a buter contre le dos du squelette. Celui ci ouvre grand la bouche, mais la femme en profite pour cracher une bile verdâtre sur l'avant bras en os. Il commence à fondre et le squelette hurle, de sa voix profonde et grave, venant d'en dessous même de l'outre tombe. Le vieux saisit sa chance, et rampe jusqu'au plafond. Il commence par avaler les jambes de la femme, et avance à la maniére d'un serpent obése, les petits bras d'enfants formant une créte sur son désormais long et large ventre. Le squelette frappe de son bras encore fumant l'homme rebondissant au vol, qui va s'écraser contre le mur d'en face, pour ne plus laisser qu'une tâche rougeâtre sentant le souffre à plein nez.
La femme vomit plusieurs litres de cette infâme liquide, qui, se mélant à l'eau de la conduite, coule sur le squelette qui se met à fumer de plus en plus. Il fond.
Le vieil homme n'a plus désormais que la tête de la femme à faire rentrer dans sa bouche.
Cela fait, c'est à ce moment que tous les bébés ingurgités poussent un grand et retentissant dernier hurlement, qui, mélé à la bile de la femme à moitié déchiquetée par les puissantes dents, font exploser le ventre de l'homme serpent, dans un torrent de liquide jaune et noir et de restes à demi digérés de bébés.
Saisissant ma chance, je me dirige vers les morceaux d'os fumants, relève la porte, tourne la poignée et bondit de l'autre côté.
Je me réveille, soudainement. Tout cela n'était donc qu'un rêve?
Le squelette, le vieil homme mangeur d'enfants, la femme et l'homme bizarre qui rebondit de mur en mur sont maintenant sur le plancher. A mon niveau. Et ils me regardent, en souriant.
Ce n'était qu'un rêve, pensais-je en pleurant.

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